Quantcast
Channel: Damien COLCOMBET Sculpteur animalier
Viewing all 370 articles
Browse latest View live

RENCONTRE LE 6 FÉVRIER AUTOUR DU LIVRE "INSTANTANÉS ANIMALIERS"

$
0
0

INVITATION

 

A l'occasion de la sortie de mon livre "INSTANTANES ANIMALIERS", la galerie Michel ESTADES de Lyon organise une rencontre et soirée dédicace. Je serai heureux de vous y retrouver.

Jeudi 6 février 2014 de 18h à 21h

Galerie Michel Estades (www.estades.com)

61 quai Saint Vincent (quai de Saône à hauteur de la place des Terreaux)

69001   LYON 

04 78 28 65 92

COLCOMBET couv3D.jpg


LA VALEUR D'UN BRONZE (55) : LE BOUQUETIN MORT DE A.-L. BARYE

$
0
0

Monsieur Romain L. de Nantes possède un bronze signé Barye et me demande quelle est sa valeur.

P1120916.JPG

Il s'agit du "Bouquetin mort", d'Antoine-Louis Barye (1795-1875). En ayant souvent parlé sur ce site, je ne reviendrai pas longuement ici sur la vie et l'oeuvre de Barye, ce très grand artiste à l'origine de la prestigieuse école française de la sculpture animalière souvent qualifiée de romantique, bien que ce terme ne me semble guère appropriée. On entend généralement par là que Barye a introduit une rupture avec la sculpture animalière d'alors, assez figée et représentant le plus souvent un personnage célèbre à cheval, un lion dans une pose hiératique, un aigle martial. Barye a en effet représenté des animaux sauvages et domestiques très variés, du hibou au gnou, du lapin au dromadaire, et dans des attitudes naturelles. L'adjectif de "naturaliste" lui conviendrait donc beaucoup mieux.

P1120917.JPG

Pour créer ses sculptures, Barye a longuement observé les animaux notamment à la Ménagerie du Jardin des Plantes. Pour comprendre la nouveauté de ce courant artistique, il faut réaliser que les zoos ouverts au public sont une grande nouveauté en ce début du XIXème siècle : jusqu'à présent, les zoos étaient la propriété de quelques rois et princes et l'homme de la rue ne pouvait observer que les bêtes présentées dans les cirques et ménageries ambulantes, qui ne devaient probablement détenir que des singes, ours et autres animaux beaucoup moins intéressants que les grands fauves ou les pachydermes.

P1120918.JPG

L'animal ici représenté ne fait pas partie, bien sûr, de la catégorie des animaux exotiques mais c'est peut-être à la Ménagerie que Barye, qui n'a jamais quitté Paris, a observé ce bouquetin, à moins que ce ne soit quelque chasseur qui le lui ait soumis, en supposant qu'il se soit correctement conservé. Quoiqu'il en soit, le bouquetin est un sujet que Barye a travaillé à plusieurs reprises, plutôt en petites tailles. En témoigne par exemple ce "Bouquetin effrayé" mesurant moins de 10 cm de long. Il existe également un bouquetin debout, fort joli. Il faut se méfier du titre des œuvres proposées en salle des ventes car il y a parfois des erreurs : récemment, un modèle identique à celui de notre collectionneur était annoncé comme "Bouc couché". Un kevel (petite gazelle) de Barye a également porté ce nom erroné dans un catalogue de vente. Et même dans l'excellent "Catalogue raisonné des bronzes de Barye", ouvrage de référence de MM.Poletti et Richarme Gallimard, un groupe de mouflons est appelé "Famille de bouquetins".

P1090977.JPG 

Barye n'est pas le seul à avoir été inspiré par ce bel animal : Dubucand (1828-1894), par exemple, a réalisé le grand bouquetin ci-dessous.

P1060611.JPG

Revenons à notre bronze de Barye : il a été édité pour la première fois vers 1874, donc tout à fait à la fin de la vie de Barye. Le musée du Louvre en conserve le modèle en plâtre et le chef-modèle en bronze. En fait, comme expliqué dans "La griffe et la dent"édité par ce musée, il s'agirait d'une reprise d'une des pièces constitutives du grand surtout de table commandé à Aimé Chenavard et Antoine-Louis Barye en 1834 par le Duc d'Orléans. Terminé en 1838 et porté aux Tuileries en 1839, ce spectaculaire ensemble comprenait au centre une Chasse au tigreà dos d'éléphant et aux quatre coins des duels animaliers : Un lion et un sanglier, Un python étouffant un gnou, Un tigre renversant une grande antilope et Un aigle qui vient de s'abattre sur un bouquetin mort. Il faut encore mentionner quatre scènes de chasse entourant le surtout : Chasse au lion, Chasse au taureau sauvage, Chasse à l'ours et Chasse à l'élan. Je recommande vivement d'aller admirer, au Louvre, le modèle en plâtre de ces scènes extraordinaires.

Louvre 3.jpg

Pour reprendre les termes de "La griffe et la dent", "cette monumentale création va constituer pour Barye un vivier riche de modèles et de schémas dans lequel il puisera tout au long de sa vie". Effectivement, Barye va éditer presque en l'état le Sanglier blessé ainsi que Le bouquetin mort, et reprendra avec quelques transformations des fragments des autres scènes.

P1120924.JPG

Le Catalogue raisonné précise que l'édition du vivant de Barye de ce Bouquetin mort fut extrêmement réduite - ce qui semble logique puisque Barye a disparu l'année suivante - et que les éditions posthumes par Barbedienne sont également peu nombreuses. La représentation d'un animal mort peut avoir déplu aux collectionneurs. Mais justement, ce sont les modèles les plus rares qui sont aujourd'hui les plus recherchés : posséder ce bouquetin mort, même en fonte posthume, est beaucoup plus intéressant que d'avoir dans sa collection un Barye édité à des dizaines voire des centaines d'exemplaires et que l'on peut retrouver chaque semaine ou presque dans la Gazette de Drouot.

P1120919.JPG

Les dimensions du bronze de notre internaute sont les suivantes : 30,2 cm de long x 19 cm de large (terrasse). A quelques millimètres près, ce sont bien celles mentionnées dans le Catalogue raisonné. Mais il n'y avait de toutes façons aucun doute possible sur l'authenticité de ce bronze : outre sa rareté, la finesse de sa ciselure et la qualité de la patine, il porte la marque du fondeur F.Barbedienne Fondeur et surtout le "cachet or" avec les initiales FB, qui date avec certitude une fonte des années 1876-1889.    

P1120920.JPG

Monsieur L. possède donc une pièce absolument remarquable : très rare, parfaitement fondue et ciselée, elle s'inscrit dans une histoire prestigieuse - le surtout du Duc d'Orléans - et elle peut-être datée avec certitude du XIXème siècle. Et pour l'anecdote, on retrouve sur des croquis de Barye une étude au crayon de l'entrecroisement des pattes postérieures du bouquetin.

P1120922.JPG

Pour une pièce si rare, il est difficile de trouver des estimations en salle des ventes. J'ai relevé toutefois les deux éléments suivants :

- New York en octobre 1992 pour "L'aigle terrassant un bouquetin mort" : adjugé à l'équivalent de 9700 Euros, mais il n'est pas dit s'il portait une marque de fondeur ;

- Saint-Germain-en-Laye en octobre 2012 cette fois pour le même modèle que celui de notre internaute, en fonte Barbedienne mais sans cachet or : estimé 6000 à 8000 Euros mais invendu.

Bien qu'un animal mort puisse décourager certains acheteurs et que le prix des bronzes anciens ait tendance à baisser, un véritable collectionneur des bronzes de Barye ne devrait pas hésiter devant une telle pièce en fonte ancienne cachet or. Il me semble donc qu'une bonne estimation pour ce bouquetin serait de l'ordre de 6000 Euros.

Si vous possédez un bronze animalier et que vous voulez connaître son histoire et sa valeur, envoyez-moi des photos très nettes (vue d'ensemble, dessous, signature, marque éventuelle du fondeur) et ses dimensions précises à damiencolcombet@free.fr et je vous répondrai.

"HISTOIRE DE L'ART" PAR E.H. GOMBRICH

$
0
0

Comme beaucoup, j'aime visiter les musées des Beaux-Arts et, dès que je séjourne dans une ville, j'en profite pour faire un tour, parfois rapide, dans ces lieux où l'on est sûr d'être saisi d'émotion par au moins un tableau, une sculpture, un meuble. Le Louvre, Orsay, les musées de Dijon, de Nantes, de Lyon et tant d'autres méritent que l'on y passe et repasse, si possible avec les enfants à qui l'on promettra une visite très rapide, d'une heure maximum pour ne pas les lasser. J'aime bien leur demander de sélectionner une ou deux œuvres qu'ils aiment particulièrement et de m'expliquer pour quelle raison elle les touche. Avec un peu de chance, on retrouvera ces tableaux en carte postale à la boutique du musée, ce qui leur fera un bon souvenir. Peu à peu, ils éduquent ainsi leur regard et trouvent naturelle la fréquentation des œuvres d'art.

P1090338.JPG

La chasse au tigre - Rubens - Musée de Rennes

J'ai donc visité beaucoup de musées, en France et à l'étranger, mais je me suis toujours senti très ignorant de l'histoire de l'art, de l'enchaînement des différents courants et de leur "articulation", des facteurs qui ont conduit à l'émergence de la peinture flamande, des impressionnistes, de l'apport d'un Picasso ou d'un Salvador Dali, de l'intérêt pour l'art d'un Jackson Pollock ou d'un Soulages.

Je me suis donc renseigné auprès de conservateurs de musées et de libraires et l'on m'a vivement conseillé "Histoire de l'art" de E.H. Gombrich, dont l'épaisseur (près de 700 pages), l'abondance des reproductions et leur diversité (dessins, peintures, sculptures, architecture...) ainsi que la mention "Plus de 7 millions d'exemplaires vendus" me semblaient des gages de sérieux.

P1130031.JPG

L'auteur, né à Vienne en 1909, fut notamment directeur de l'Institut et professeur d'histoire de la tradition classique à l'université de Londres, de 1959 à 1976. Il reçut de très nombreuses distinctions internationales et fut même anobli en 1972. Il est décédé en 1976. Son Histoire de l'art a fait l'objet de seize éditions, retravaillées à chaque fois par l'auteur.

Il serait bien prétentieux et insensé de faire ici, en quelques paragraphes, la critique de cet ouvrage monumental et la réécriture de l'histoire de l'art. Néanmoins, je me risquerai à émettre quelques avis suite à la lecture du Gombrich, en faisant d'ailleurs un écho à ma note sur le livre de Luc Ferry

(cf. http:  //www.damiencolcombet.com/archive/2013/03/08/l-art-la-beaute-et-l-esthetique-1.html).

P1100014.JPG

Une scène de déluge - J.-D. Court - Musée de Lyon

L'auteur prévient, dans sa préface, qu'il poursuit le but de simplement mettre un peu d'ordre dans l'esprit des gens qui découvrent l'art, notamment jeunes et étudiants, qu'il s'est efforcé d'éviter tout jargon prétentieux et source de confusion, et qu'il ne parle que d’œuvres d'art dont on peut retrouver l'illustration dans son ouvrage. De fait, ce livre est extraordinairement facile à lire et les illustrations, de grande qualité, permettent de comprendre immédiatement les propos de l'auteur. On balaye donc les grandes tendances de l'histoire de l'art, de la préhistoire à Cartier-Bresson ou Nicolas de Staël (l'auteur ayant disparu en 1976, il manque hélas son regard sur les œuvres plus récentes).

P1110806.JPG

La Pieta - Michel-Ange - Basilique Saint-Pierre de Rome

J'émettrai quand même quelques critiques, mineures au regard de l'intérêt de cet ouvrage. Tout d'abord, l'art selon Gombrich se limite essentiellement à la peinture et l'architecture. Il y a bien quelques rares sculptures - aucune de la grande école animalière du XIXème hélas - et photos, mais quasiment pas de meubles ni d'objets d'art tels que les pendules. Gombrich ne parle absolument pas non plus de la musique, même cela peut s'expliquer par sa volonté de ne parler que des œuvres dont une illustration peut figurer dans le livre. Enfin, curieusement, certains courants pourtant marquants tels que l'orientalisme ne sont pas évoqués.

P1130032.JPG

 Histoire de l'Art - E.H. Gombrich - Pages intérieures

La lecture de cette histoire de l'art donne vraiment envie de creuser davantage le sujet. L'auteur parle des grandes œuvres classiques et des artistes les plus connus, du Parthénon à la tapisserie de Bayeux, de Giotto à Manet, de Van Eyck à Matisse, mais il s'arrête aussi sur des artistes moins connus malgré la qualité de leurs œuvres : tout le monde ne connaît pas Peter Parler Le Jeune, Willem Kalf ou Sir John Soane. Et l'incroyable abondance des créations humaines en matière artistique est telle que l'on pressent qu'il faut aller beaucoup plus loin pour commencer à comprendre un peu plus ce vaste domaine passionnant.

intérieur basilique.jpg

Nef de la basilique de Vézelay

Je vais maintenant émettre quelques réflexions tout à fait personnelles et certainement très approximatives voire erronées aux yeux des experts de l'histoire de l'art, mais après tout pourquoi m'en priverais- je ?

J'ai été frappé en lisant ce livre de l'absence de continuité, de ligne directrice majeure dans l'histoire de l'art. Nous avons souvent en nous la conviction que l'histoire a un sens, marque une progression vers quelque chose, que chaque génération s'appuie sur la précédente pour avancer. Il en serait ainsi pour l'art, l'apogée se situerait chez les impressionnistes pour les plus conservateurs, dans l'art ultra-contemporain pour les plus engagés, et finalement chaque âge ne serait là que pour servir de support au suivant. En réalité, l'histoire de l'art me semble marquée par une série d'allers-retours, de ruptures et d'hésitations. Je ne suis pas du tout certain que Picasso se situe à un rang plus élevé dans l'histoire de l'art que Fra Angelico, que Gauguin marque un "progrès" par rapport à Chardin, que les œuvres de Pollock soit plus intéressantes que les magnifiques fresques figurant sur une certaine tombe de Thèbes, que Le Corbusier ait fait mieux qu les architectes de l'Alhambra à Grenade.

DSC03076.JPG

Le Mont Saint-Michel

Par ailleurs, la tendance actuelle est de s'intéresser à ce qui est original et, par conséquent, à croire que cette recherche de l'originalité et de la nouveauté fut le moteur principal des artistes. Il est exact qu'aujourd'hui, bon nombre de créateurs contemporains cherchant à se faire reconnaître essaient de s'affranchir à tout prix de ce qui a déjà été fait et veulent marquer leur temps par une oeuvre absolument inédite. En réalité, la mise en perspective des œuvres d'art montre, à mon sens, que les grands artistes du passé ont surtout été motivés par la volonté de faire mieux, ce qui est très différent. Cette quête de la perfection, impossible à assouvir, a parfois conduit à des nouveautés techniques et artistiques fantastiques, mais je doute fort que Le Caravage ou Michel-Ange, par exemple, aient voulu au fond d'eux marquer leur époque par la seule volonté de faire quelque chose de purement original. Leur sensibilité les a certainement amené sur des voies bien particulières, mais je crois qu'ils voulaient avant tout réaliser une oeuvre sublime.

P1010288.JPG

Mosaïque romaine - Tunisie

Enfin - et ce point est lié au précédent - on est frappé par l'importance qu'a peu à peu pris l'artiste par rapport à son oeuvre. Aujourd'hui, des artistes sont plus connus que leurs créations. Quelle différence avec une époque où l'oeuvre était au centre de tout ! Qui connaît les architectes de nos cathédrales ? Encore faut-il distinguer les artistes dont le nom est connu parce que leurs créations sont magnifiques et les artistes qui se sont efforcés de se faire connaître au moyen de leurs œuvres. Et l'on touche là à un aspect essentiel, je crois, de l'histoire récente de l'art : l'orgueil de l'artiste qui tient à s'affranchir de toute référence en vue d'exister pour et par lui-même. Il existe encore de nos jours, Dieu merci, d'excellents artistes mais je vise ici ceux que l'on met systématiquement en avant, ceux qui sont promus à toutes forces par des institutions officielles parce qu'ils sont dans la transgression et la nouveauté, les critères de Beauté et de perfection étant devenus totalement hors-la-loi.

Il serait trop long et très polémique de s'étendre encore davantage sur ce sujet, mais je renvoie, pour ceux que cela amuse, vers cette note : http://www.damiencolcombet.com/archive/2010/03/30/la-grande-falsification.html

Histoire de l'art - E.H. Gombrich - Ed. Phaidon - 2001 - 688 p. - Existe également en édition poche. 

 

NOUVELLE CRÉATION : L'HIPPOPOTAME AU CIRQUE

$
0
0

Encore un hippopotame ! Après le groupe des "Hippos au bain", en voici un au cirque (32 cm de long).

P1130053.JPG

J'aime beaucoup le cirque et je ne compte plus les séances auxquelles j'ai assisté, en France ou à l'étranger, sous des chapiteaux parfois disparus hélas : Amar, Jean Richard, Pinder, Bouglione, mais aussi l'American Circus, l'American Parade, Medrano, Moralès, etc.

Je sais qu'il est parfois mal vu, de nos jours, d'aimer les ménageries, mais autant le dire, ce sont bien les animaux que je préfère dans ces spectacles : chevaux, éléphants, fauves, otaries, dromadaires, vaches (au cirque Medrano il y a quelques années), mais aussi lamas, zèbres, girafe et même... hippopotame (vu au Circo Americano lors d'une tournée en Espagne). L'irruption sur la piste d'un tel mastodonte est impressionnante et soulève l'enthousiasme des spectateurs. Des hippo son restés célèbres dans la mémoire des amateurs de cirque, comme celui de Fredy Kie Jr. ou celui du cirque Sarrasani. Je veux bien admettre, néanmoins, que la place d'un hippopotame n'est pas forcément au cirque, où il ne dispose guère de conditions de vie acceptables.

P1130069.JPG

Mais mon hippo en terre, lui, n'est pas si exigeant et je ne souhaite surtout pas qu'il se plonge dans l'eau !

L'idée de ce sujet m'a été soufflée par Monsieur Pascal J., qui a en lui la passion du cirque et m'a parlé de grands dresseurs comme les Dourov ou les Eötvös. Sa suggestion a rejoint mon envie de modeler l'incroyable intérieur de la gueule d'un hippopotame.

P1130057.JPG

En fait, ce n'est pas une gueule, mais un gouffre compliqué fait de dents démesurées, d'un palais étroit, de replis de chairs flasques, de débordements de lèvres, tout cela sur une bouche qui s'ouvre immensément, dans un sourire vaguement menaçant, laissant en haut une partie supérieure curieusement fine par rapport à la mandibule inférieure. Autre curiosité : on ne distingue guère la langue. Enfin, si l'on compare deux gueules d'hippopotames, on voit qu'il y a souvent de grandes différences dans le nombre et la position des dents. La fonderie va maintenant devoir travailler très soigneusement pour mouler puis fondre cette bouche étrange...

Le tabouret de cirque, impossible à trouver dans le commerce évidemment, m'a causé beaucoup de soucis : comment faire une telle pièce parfaitement circulaire, symétrique et solide ? Après plusieurs essais, j'y suis parvenu en utilisant tubes de cuivre, tuyaux en plastique, clous, carton, cire, etc... Le résultat est satisfaisant.

Hippo gueule ouverte détouré.jpg

D'autres vues sont visibles dans l'album photo à droite.

LA VALEUR D'UN BRONZE (56) : L'ANE BRAYANT DE NAVELLIER

$
0
0

Voici une nouvelle demande à propos d'un beau bronze, qui plus est d'un artiste dont je n'ai encore guère parlé ici : Edouard Navellier. C'est M. Loïc L. de Dinan qui m'envoie quelques photos de cet âne brayant, ou "braillant" comme mentionné dans "Les bronzes du XIXème" de P.Kjellberg. Mais après tout, un âne peut bien braire ou brailler...

P1120428.JPG

Edouard Navellier est né à Paris en 1865 et mort à Laroche-Migennes dans l'Yonne en 1944. Fils d'imprimeur, il apprend la gravure avec son père mais à la suite d'un accident qui le laissera infirme, il se tourne vers la peinture puis, à l'occasion d'une visite à Paris dans ce Jardin des Plantes qui a nourrit l'inspiration de tant d'artistes, il se lance en autodidacte dans la sculpture animalière. Comme Rembrandt Bugatti (1885-1916), il étudiera aussi les animaux au zoo d'Anvers.

P1120424.JPG

Il a commencé à exposer ses œuvres au Salon des Artistes français en 1895 puis au Salon d'Automne en 1903. Il y recevra plusieurs médailles. Le Salon d'automne lui consacrera d'ailleurs une rétrospective en 1945, un an après sa mort. 

P1120421.JPG

Navellier a créé environ 80 modèles. Selon le "Dictionnaire des sculpteurs animaliers" du Dr Hachet, on ne peut rattacher cet artiste à aucun courant existant à l'époque. On peut en effet discerner plusieurs styles dans ses bronzes : certains sont parfaitement finis, très figuratifs, comme le magnifique "Grand rhinocéros debout" qui, avec "Il Passe !" (éléphant écrasant des pélicans), est l'une de ses œuvres les plus connues. Mais on peut aussi voir dans certains autres comme notre âne justement le travail brut du sculpteur, qui ne cherche pas à lisser la surface mais à laisser visible la force des coups de spatules et d'ébauchoirs. Le beau taureau ci-dessous se situe lui dans le style de Rosa ou Isidore Bonheur.

P1120528.JPG

Navellier a créé une grande diversité d'animaux : chevaux, taureau, âne, éléphant, chat bien sûr, mais aussi kangourous, ours, buffle, bison, zébu, brebis, lionne, chevreuil, etc. Ses bronzes sont en général de très bonne facture car l'artiste les ciselait et les patinait souvent lui-même. C'est précisément le cas de notre âne, nous dit P.Kjellberg dans son ouvrage de référence "Les bronzes du XIXème". Il le date de 1907.

P1120423.JPG

Avec sa chaude patine marron et noire, cet âne, qui mesure 35 cm de long et 24 cm de haut est superbe : les pattes fines, les sabots petits, le ventre rebondi, le cou étroit, il fait connaître par son affreux cri de poulie rouillée son mécontentement d'être seul. Sa bouche grande ouverte lui donne un air benêt et le collier qu'il porte au cou semble bien lourd. A sa taille, on devine que ce n'est pas un petit âne arabe comme en a modelé Caïn, mais plutôt une grande bête du Cotentin. Quel talent pour saisir ainsi sur le vif cette scène et la rendre si vivante !

P1120426.JPG

La cote de Navellier sur le marché est assez mystérieuse : ses œuvres sont rares en galerie comme en salle des ventes (45 résultats seulement sur Artprice à comparer par exemple avec plus de 6000 ventes pour Barye), elles sont très souvent d'excellentes qualité et pourtant elles ne sont pas toujours hors de prix. A titre d'exemple, un magnifique cheval au licol de plus de 30 cm de long est généralement adjugé autour de 1600 Euros, ce qui est très raisonnable. Plusieurs pièces estimées autour de 4000 Euros ne trouvent pas preneur. Et puis au contraire, certaines estimations s'envolent avec des adjudications à 5000, 9000, 12000 Euros voire bien plus tel ce rhinocéros vendu à Londres en 2009 à plus de 15000 Euros.

P1120430.JPG

L'âne de notre internaute n'atteindrait sans doute pas la cote du rhinocéros, qui se situe toujours au plus haut des ventes d’œuvres de Navellier, mais il possède de nombreux atouts : c'est un sujet plaisant, très bien réalisé, qui a une histoire particulière puisqu'il a été édité, ciselé et patiné par l'artiste lui-même et a été présenté au Salon. Son passage en salle des ventes est rarissime, semble-t-il, ce qui d'ailleurs empêche toute référence de prix. Intuitivement, je pense donc qu'avec un tel pedigree, notre âne brayant pourrait être estimé autour de 2500 Euros, mais il n'est pas impossible qu'en vente un passionné fasse monter bien plus haut cette estimation.

VISITE AU MUSÉE D'ART DE CLERMONT-FERRAND

$
0
0

Clermont-Ferrand : on en connaît la cathédrale, massive, noire et belle, aux superbes vitraux, on associe Clermont à Michelin, on situe la chaîne des puys, les villes voisines (Vichy, Thiers...). Mais connaissez-vous le musée d'art Roger-Quilliot de Clermont-Ferrand ? 

P1130115.JPG

Situé dans le quartier historique de Montferrand (pour mémoire, la capitale de l'Auvergne est issue de l'union imposée par Louis XIII puis confirmée par Louis XIV des villes de Clairmont et Montferrand), le musée est installé dans l'ancien couvent des Ursulines (XVII et XVIIIèmes siècles), à l'aspect extérieur un peu austère.

P1130111.JPG

L'intérieur est en revanche résolument moderne et très agréable : vastes espaces, lumière naturelle généreuse malgré un temps gris et pluvieux le jour de ma visite, circuit reposant. Le cœur du musée est constitué par un atrium éclairé par une grande verrière (photo ci-dessous). Les collections sont réparties sur 5 niveaux, du sous-sol au 3ème étage.

P1130110.JPG

Ce n'est pas le Louvre, bien sûr, ni même le Musée des Beaux-Arts de Lyon, mais on peut, en une heure ou deux, y faire un beau voyage dans l'histoire de l'art, de la période médiévale (RDC) à l'époque contemporaine (sous-sol). Sans surprise, ce sont les 1er et 2ème niveaux qui m'ont le plus intéressé, avec des œuvres classiques du XVIIème au XIXème siècle.

P1130071.JPG

"L'arracheur de dents" de Rombouts.

On y voit avec amusement les inévitables scènes de genre un peu figées, les grandes scènes de la Bible remarquablement composées et réalisées mais très académiques, les paysages devant lesquels on passe trop vite, mais quand on a le temps et qu'il n'y a pas beaucoup de visiteurs (j'étais seul ce jour-là !), on prend le temps de s'arrêter quand même devant quelques cavaliers se reposant sous un arbre ("La halte" attribuée à Wouvermans), de détailler une grande "Foire de village" de Van Marcke, d'admirer une immense vue du "Mont-Dore après l'orage" de Desbrosses ou le charmant "Esclave d'Horace" (de Doerr), qui revenant du marché, son panier à la main, regarde une affiche annonçant le programme des jeux du cirque.

P1130101.JPG

"Le martyre de Saint Jean à la Porte Latine"par  Halle.

Quelques peintures d'histoire typiquement XIXème suscitent l'admiration. Voici en particulier (ci-dessous) une grande toile "Une porte du Louvre le matin de la Saint-Barthélémy" par Debat-Ponsan, peintre qui connût son heure de gloire sous la IIIème République mais est maintenant presque oublié, à tort me semble-t-il. Au centre de la scène, Catherine de Médicis, le visage impassible, est suivi de ses filles d'honneur et de la cour des Valois, qui selon la notice vinrent "examiner avec encore plus d'impudeur que de curiosité les corps dépouillés des gentilshommes huguenots de leur connaissance" (source : Mémoire de l'état de la France).

P1130080.JPG

Tout aussi grand mais plus gai, la "Réception de Christophe Colomb par Ferdinand et Isabelle", oeuvre remarquable de Deveria.

P1130084.JPG

Le musée présente également quelques peintures que l'on pourrait rattacher au courant symboliste, comme ce curieux et très romantique "Les nuits de Musset"par La Foulhouze, scène inspirée d'un poème de Musset, en quatre parties, Les Nuits, paru en dans La Revue des Deux Mondes de 1835 à 1837.

P1130093.JPG

Voici encore une très belle oeuvre, presque inquiétante : "Sainte Cécile" par Dubufe. Pour avoir refusé de sacrifier aux divinités païennes, Sainte Cécile, la plus populaire des martyres romaines, fut condamnée à mourir étouffée par les vapeurs les plus chaudes des thermes romains, mais une fraîche vapeur céleste la sauva. Elle fut donc décapitée.

P1130085.JPG

P1130086.JPG

"Sainte Cécile" (détail)

P1130075.JPG

Une grande salle présente des sculptures (hélas pas de bronze animalier !), de qualités à vrai dire inégales.

P1130095.JPG

Au 2ème niveau, un espace est dédié à Blaise Pascal, né à Clairmont en 1623. On y voit l'une de ses machines à calculer, des peintures, un masque mortuaire, des tableaux et sculptures dont ce fort joli biscuit en porcelaine de Sèvres, par Pajou. 

P1130105.JPG

Enfin, le sous-sol abrite une sélection des plus belles œuvres du XXème acquises par Simone et Maurice Combe, mécènes et généreux collectionneurs clermontois. De nombreux tableaux de Bernard Buffet de différentes périodes y sont présentés. Certains sont assez austères comme ce portrait de Simone Combe (ci-dessus) mais d'autres (ci-dessous) sont extraordinairement gais et colorés.

P1130109.JPG

Musée d'art Roger-Quilliot - Place Louis Deteix - Clermont-Ferrant (fermé le lundi).

NOUVELLES CRÉATIONS : "LE LION AU CIRQUE", "LE TIGRE AU CIRQUE" ET "L'OURS POLAIRE AU CIRQUE"

$
0
0

Quel sculpteur ne s'est pas un jour confronté au lion ? Bartholdi, Moigniez, Fratin, Jacquemart, Valton, Delabrierre, Alfred Barye, Cain, Jouve, Bugatti se lancèrent dans le modelage du "roi des animaux". Antoine-Louis Barye en réalisa une bonne vingtaine sans compter les agrandissements et réductions. Même le très sage Pierre-Jules Mêne, peu attiré par l'exotisme, fit un "Lion de Haute-Nubie", en réalité peu réussi. Je crois que seul Emmanuel Frémiet négligea ce beau sujet.

Lion Tête d'Or.JPG

Lion de l'Atlas (zoo du parc de la Tête d'Or à Lyon)

Certains de ces lions ont une pose très naturelle, d'autres sont prétentieux, il y en a qui dévorent une proie ou sont en pleine bataille contre un animal aussi gros qu'un cheval, mais l'un des plus étonnants est celui de Jacquemart au Jardin des Plantes à Paris : parfaitement réalisé mais dans une position curieuse, la tête baissée, il hume un pied humain, sans que l'on sache si ce fauve est ou non l'auteur du meurtre.

Voir : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Lionjac1.JPG

Lion assis 2.jpg

S'attaquer au lion, si j'ose dire, est difficile : comment rendre l'allure ennuyé et noble du félin, sa puissance et son inaction, la force et le calme ? S'y ajoute une autre difficulté : comment modeler correctement la crinière ? Ces longs poils laineux ont causé beaucoup de soucis à mes illustres prédécesseurs. Mêne a préféré ne pas en mettre sur son lion, Fratin en a fait des totalement hirsutes, comme si ses lions avaient abusé d'un puissant gel capillaire, Barye est parfois tombé dans le ridicule, l'un des lions semblant tout droit sorti de chez le coiffeur, la crinière bien gonflée par un brushing.

P1130141.JPG

J'ai donc osé travailler ce sujet mais je souhaitais simplement faire une esquisse me permettant de faire des essais de crinière. Finalement, cette esquisse, assez petite puisque le lion mesure 14 cm de haut sans la queue ni le tabouret, est devenue un véritable lion. Prolongeant l'inspiration du cirque que l'on retrouve dans l'hippopotame gueule ouverte j'ai juché mon fauve sur un tabouret. Je dois dire que, comme prévu, la crinière m'a donné beaucoup de mal : tantôt gonflée comme si elle était amidonnée, tantôt plate et minable comme si le pauvre lion venait de recevoir une averse, elle est passée par bien des étapes...

Tigre au cirque.jpg

Et notre lion a été rejoint il y a peu par un tigre puis par un ours polaire. Les dompteurs disent que les lions ne sont pas les plus difficiles à dresser, et que les ours et léopards sont plus traîtres ou moins dociles.

Ours polaire au cirque.jpg

Peut-être qu'une grande série de fauves (ours brun, léopard, puma, etc.) verra ainsi le jour, en hommage aux grands dompteurs qui, tel Alfred Court, réussirent à présenter des numéros mixtes incroyables, où l'on pouvait voir en piste 6 ou 7 espèces différentes, y compris des grands chiens danois.

Lire : http://alfred.court.free.fr/lacageauxfauves.htm

NOUVELLE GALERIE A SAINT-EMILION

$
0
0

Depuis le 1er mars 2014, la "Galerie d'art du Passage"à Saint-Emilion près de Bordeaux expose mes bronzes.

jfjtfuk.jpg

Cette grande galerie présente de très nombreux tableaux et sculptures d'artistes contemporains ou disparus. M.Benard Sétrin vous y réservera le meilleur accueil.

jgfjyf.jpg

Actuellement, vous pourrez y retrouver notamment "Le crocodile du Nil", "La lionne Laetitia", "La tigresse de Sibérie et son petit", le tout petit "Eléphant d'Asie au piquet" et surtout l'un des derniers exemplaires disponibles du grand groupe "Eléphantes d'Afrique s'abreuvant" (photo ci-dessous) qui va bientôt être épuisé.

htfjt.jpg 

Eléphantes d'Afrique s'abreuvant 2.jpg

LE PASSAGE DE LA CADENE

9 rue de la Cadène

33330 Saint-Emilion

05 57 74 62 94

lepassagedelacadene@orange.fr


EXPOSITION ARRIGONI NERI A PARIS

$
0
0

En janvier, j'ai parlé sur ce site de la visite de l'atelier du peintre Jean-François Arrigoni Neri.

(http://www.damiencolcombet.com/archive/2013/12/21/visite-de-l-atelier-de-jf-arrigoni-neri-5252824.html).

Dignitaire.jpg

Le chef coutûmier

Le galerie Vivienne Art Galerie, à Paris, organise en ce moment et jusqu'au 12 avril 2014 une exposition des œuvres orientalistes de JF Arrigoni Neri. Le vernissage a eu lieu le 21 mars, en présence de personnalités notamment du monde sportif, pour lequel le peintre a beaucoup travaillé.

Une visite sera l'occasion de découvrir les merveilles de l'orient tel que JF Arrigoni l'a vu ou, parfois, imaginé. Pour avoir un aperçu de son talent en ce domaine, regardez ce bref diaporama : http://arrigonineri.free.fr/fr/media/Diaporama%20ORIENTALISTE.mp4

Fauconnier.jpg

Un fauconnier

 

Jean-François Arrigoni-Neri - Peintre orientaliste

Du 20 mars au 12 avril 2014

Vivienne Art Galerie - 30 passage Vivienne (situé entre le Palais Royal et la Bourse) - 75002 Paris

Tél : 06 74 54 73 13 - Du mardi au samedi de 13h30 à 18h30

http://www.vivienneartgalerie.com/spip.php?article232

EXPOSITION ALBERT GLEIZES A LA MAISON RAVIER DE MORESTEL

$
0
0

La maison Ravier de Morestel en Isère, à 70 km de Lyon, organise du 30 mars au 22 juin une exposition sur un peintre étonnant, Albert Gleizes (1881-1953), dont Apollinaire écrivit en 1913 :

"La majesté, voila ce qui caractérise avant l'art d'Albert Gleizes. Il apporta ainsi dans l'art contemporain une émouvante nouveauté. On ne la trouve avant lui, que chez peu de peintres modernes. Cette majesté éveille l'imagination et considérée du point de vie plastique elle est l'immensité des choses".

Gleizes 3.jpg

Gleizes est né à Paris et se forma comme apprenti chez son père, qui dirigeait une société de dessin industriel pour tissu d'ameublement. Peintre, il était proche de Delaunay, Fernand Léger, Survage. En 1911, avec quelques amis peintres, il fit un "coup de force" au Salon des Indépendants et ils obtinrent d'être accroché dans une salle. Leurs œuvres provoquèrent un scandale et firent découvrir le cubisme. Plus tard, il participa à la décoration de décors muraux pour l'Exposition internationale de Paris en 1937, pour le Salon des Tuileries, pour le séminaire jésuite de Chantilly.

Ses œuvres sont présentes dans de nombreux musées (Paris, Lyon, Bordeaux, Grenoble, Dijon, etc.). 

Voir : http://www.fondationgleizes.fr/fr/gleize/page/albert-gleizes/musees-de-france

La Maison Ravier est aussi un joli but de promenade.

Gleizes 2.jpg

Albert Gleizes et ses disciples

Maison Ravier à Morestel (Isère)

Du 30 mars au 22 juin 2014 - Tous les jours de 14h30 à 18h30 (sauf madi et 1er mai)

Renseignements : 04 74 80 06 80 et www.maisonravier.fr

16 AVRIL 2014 - VENTE AUX ENCHERES D'ART ANIMALIER - PARIS DROUOT

$
0
0

Le mercredi 16 avril 2014, l'étude Eve organise une belle vente d'art animalier à Paris Drouot. Précédée d'une vente d'art tribale puis d'une vente d'art précolombien, la vacation débutera à 16h sous le marteau de Maître Leroy, qui s'est maintenant fait une spécialité de ce thème animalier et présente de très beaux objets anciens ou contemporains.

Après quelques dessins, une quinzaine de bronzes XIXème sont proposés à des prix très raisonnables, qui vont de quelques centaines d'Euros pour un joli petit "Cerf commun" de Mêne ou un "Cerf jambe levée" de AL Barye en fonte Barbedienne XXème, à 2000 ou 3000 € pour de très belles pièces.

J'ai relevé en particulier les bronzes suivants :

307(1).jpg

Un grand bronze "Cheval breton" de Pierre-Jules Mêne (1810-1879) mesurant 36 cm de haut x 37 cm de long. Mêne a réalisé plusieurs chevaux bretons, mais celui-ci est le plus grand et le plus "harmonieux". Selon le Catalogue raisonné des bronzes de Mêne (MM.Poletti et Richarme - UDB), "il se rencontre plutôt rarement, la qualité est généralement bonne".

313(1).jpg

Un "Cheval demi sang" (31 cm) de Gaston d'Illiers (1876-1952), sculpteur aujourd'hui très recherché. Selon le Catalogue raisonné de ses oeuvres (G. de Labretoigne et L.de Villèle - Grandvaux), ce modèle, qui porte également le nom de "War claim", a été créé en 1926 et exposé au Salon des animaliers en 1928 : "Très élégant cheval présenté à l'arrêt. Il a une jolie tête et une belle sortie d'encolure".

312(1).jpg

Un remarquable "Âne du Caire" (26 cm) par Emmanuel Frémiet (1824-1910), très finement ciselé et présentant une patine très chaude et nuancée ; il porte une inscription qui le date au moins de 1889 (et non pas "18893" comme précisé dans le catalogue !).

310(1).jpg

Une grande "Famille de moutons mérinos" mesurant plus de 40 cm de long, par Jules Moigniez (1835-1894). Il existe plusieurs versions de ces moutons : le bélier est parfois seul, il y a parfois deux voire trois moutons mais cette version est la plus complète puisqu'elle présente 4 animaux : un bélier, deux brebis et un agneau.

L'étude Eve présentera ensuite des créations de Lalique, un ours blanc de Pompon (44 cm de long) en fonte Valsuani, estimé entre 30 000 et 50 000 €, puis des œuvres d'artistes contemporains. Je ne peux tous les citer, mais j'ai noté en particulier :

323(1).jpg

"Vol de hérons" par Hélène Arfi (née en 1957)

Long : 43 cm - Estimé 10 000 € à 12 000 €

Aubry.jpg

"Ours assis" par Erik Aubry (né en 1956)

Haut : 36 cm - Estimé 4500 à 5500 €

Pasquier Desvignes.jpg

"Dynaste hercule mâle" par Damien Pasquier Desvignes (né en 1941)

Long : 35 cm - Estimé 3800 à 4800 €

Rebaudet.jpg

"Grande baleine" par Bernard Rebaudet (né en 1949), que je croise parfois à la fonderie Barthélémy - Long : 25 cm - Estimé 5 000 à 6 000 €

Parmi ces œuvres contemporaines, trois de mes bronzes. Ce sont des pièces toutes récentes :

Eléphante d'Asie au zoo trompe levée éclairée.jpg

"Eléphante d'Asie trompe levée"- Long : 39 cm

Extraite de la grande scène "Eléphantes d'Asie au zoo", cette pièce n'a encore jamais été présentée en galerie. C'est le numéro 1/8.

Gorille et pomme éclairé.jpg

"Le gorille et la pomme" - Long : 26 cm - N° 3/8

Taureau chargeant éclairé.jpg

"Taureau chargeant" - Long : 35 cm - N°3/8

 

Retrouvez le catalogue complet de la vente à cette adresse :

http://www.auctioneve.com/flash/index.jsp?id=19583&idCp=101&lng=fr

"Art animalier" - Mercredi 16 avril à 16h - Drouot salle 1

Exposition : mardi 15 avril de 11h à 18h et mercredi 16 avril de 11h à 12h

Renseignements : contact@auctioneve.com - Tél. : +33 (0)1 53 34 04 04

ART ANIMALIER - EXPOSITION A SAINT-MANDE - Du 11 au 28 AVRIL 2014

$
0
0

Ce vendredi (11 avril 2014) à 19h, aura lieu à la mairie de Saint-Mandé près de Paris le vernissage d'une belle exposition collective, à l'occasion de l'inauguration du nouveau zoo de Vincennes.

Cette exposition, intitulée "Aurores au Jardin zoologique", réunira de grands noms de l'art animalier, dont, entre autres, Vincent Munier (photographe), Danielle Beck, Marcello Pettinéo, Patrick François, Dick van Heerde (peintres), Jean-François Gambino, Jean Lemonnier, Guy Geymann (sculpteurs).

Affiche St-Mandé 2014.jpg

J'y présenterai 4 œuvres : le gorille à la pomme, le rhinocéros indien, le rhinocéros blanc chargeant avec son petit, les éléphantes d'Asie au zoo.

Rhino indien détouré.jpg

DSC09544.JPG

Saint-Mandé touche Paris, près de la porte de Vincennes. Le vernissage aura lieu vendredi 11 avril à 19h en présence de Corinne Touzet et de Smaïn, marraine et parrain de l'Association du Printemps des Animaux.

Je serai heureux de vous rencontrer vendredi 11 lors du vernissage, samedi 12 de 13h30 à 19h et dimanche 13 de 13h30 à 16h.

"Aurores au Jardin zoologique"

Du 11 au 28 avril 2014

Hôtel de ville de Saint-Mandé (Métro ligne 1)

10 place Charles Digeon - 94160 Saint-Mandé

Tél : 01 49 57 48 00 - www.mairie-saint-mande.fr

Du lundi au vendredi de 13h30 à 18h

Samedi et dimanche de 13h30 à 19h

Entrée libre

VERNISSAGE DE "AURORES AU JARDIN ZOOLOGIQUE"

$
0
0

Comme je l'annonçais dans la note ci-dessous, l'exposition "Aurores au Jardin Zoologique" se tient jusqu'au 28 avril 2014 à la Mairie de Saint-Mandé, à deux pas du nouveau zoo de Paris, l'ex "zoo de Vincennes", nom qui restera certainement dans les esprits pendant bien longtemps encore.

Le vernissage a eu lieu vendredi dernier et voici quelques photos.

P1130556.JPG

L'exposition, où l'on peut voir les œuvres de près de vingt artistes (photographe, peintres, sculpteurs), se tient sur deux niveaux, dont l'immense salle du 1er étage, très belle et restaurée récemment.

P1130575.JPG

P1130598.JPG

Forte affluence le soir du vernissage, en présence de Monsieur le Maire Patrick Beaudouin, de l'humoriste Smaïn et de la comédienne Corinne Touzet, parrain et marraine de l'Association du Printemps des Animaux, qui a beaucoup œuvré pour la sauvegarde et la réouverture du zoo.

P1130615.JPG

P1130621.JPG

La plupart des artistes étaient présents au vernissage : Danielle Beck (commissaire de l'exposition), Chézade, Denis Clavreul, Dick Van Heerde, Marcello Pettineo, Guy Geymann, Mozart Guerra, Bernard Vercruyce, Patrick François, Jean-François Gambino...

Quelques œuvres parmi bien d'autres :

P1130578.JPG

Les buffles d'Afrique du Hollandais Dick Van Heerde

P1130563.JPG

Les girafes de Danielle Beck

P1130566.JPG

Les rhinocéros blancs de Marcello Petineo

P1130571.JPG*

Le chamois de Marie-Odile Marchand

P1130581.JPG

Le crocodile (détail) de Patrick François

P1130604.JPG

 L'un des merveilleux raku de Catherine Chaillou (détail)

P1130568.JPG

L'ours brun de Jean-François Gambino

P1130587.JPG

L'immense albatros de Jean Lemonnier

Ec267.jpg

Mon rhinocéros blanc et son petit

Au rez-de-chaussée, le très réputé photographe Alain Munier expose de nombreuses photos, absolument saisissantes. Je vous conseille vivement de visiter son site : cf.http://www.vincentmunier.com/

Vous pourrez également trouver à l'exposition divers livres dont ceux de Denis Clavreul, Dick Van Heerde, Danielle Beck et le mien.

DEUX BELLES EXPOSITIONS A PARIS : "D’APRÈS NATURE" ET "PAUL JOUVE"

$
0
0

Deux galeries parisiennes proposent en ce moment des expositions très intéressantes sur l'art animalier.

La première se tient à la galerie Flora J. 18 avenue Matignon sur le thème "D'après Nature - L'artiste et son modèle au Jardin des Plantes". Bruno Jansem y présente les oeuvres de plusieurs artistes illustres du début du XXème siècle : Paul Jouve, Roger Godchaux, Paul Simon, Georges Guyot, etc.

P1130496.JPG

Les œuvres exposées sont accompagnées d'explications illustrées et bien faites. 

P1130487.JPG

Avec l'aimable autorisation de B.Jansem, voici quelques images (photos (c) Stéphane Briolant) :

godchaux-deux-pantheres-web-950x643 resserrée.jpg

Lionnes s'abreuvant -  Roger Godchaux (1878-1958)

Godchaux-elephant resserrée.jpg

Eléphant d'Asie - Roger Godchaux (1878-1958)

petersen-web-590x885 resserrée.jpg

Ours blanc tête levée - Armand Petersen (1891-1969)

prost1-web-950x663 resserrée.jpg

Panthère noire en marche - Maurice Prost (1894-1967)

cynocephale-web-590x885 resserrée.jpg

Le cynocéphale - Paul Jouve (1878-1973)

jouve-chimpanze-baoule-web-.jpg

Chimpanzé à la statue Baoulé, également de Paul Jouve. Originalité : cette eau-forte est sur basane (cuir).

 

"D'après Nature" - Du 4 avril au 10 mai 2014

Galerie Flora J. - 18 avenue Matignon 75008 Paris

+33 1 42 66 58 10 - www.brunojansem.com

 

Au même moment, la galerie Marcilhac présente une superbe exposition consacrée à Paul Jouve. Félix Marcilhac est un expert des Arts Décoratifs et l'auteur de plusieurs catalogues raisonnés dont celui de Paul Jouve et de Edouard Marcel Sandoz, ouvrages de référence. Avec son aimable autorisation, voici également quelques photos de cette exposition, que je recommande :

P1130503.JPG

On retrouve dans cette exposition notre chimpanzé à la statue Baoulé, mais cette fois sur parchemin. Il y a également quelques différences (jouez au jeu des sept erreurs et regardez les bras, la statue, la taille de la tête du singe, etc !).

P1130500.JPG

La galerie Marcilhac présente quelques sculptures, dont cette belle tête de taureau (bronze) qui servit de modèle à la sculpture monumentale ornant les bassins du Trocadéro. Il s'agit de l'une des deux seules épreuves de cette oeuvre. 

P1130498.JPG

L'un de mes dessins préférés : la lionne au repos (crayon sur papier) réalisée en 1907.

P1130501.JPG

Eléphant caparaçonné et son cornac (huile sur carton). L'artiste réalisa cette peinture à Hué en 1922. Grâce à une bourse du gouvernement général de l'Indochine, Jouve effectua un long voyage de près d'un an en Asie, découvrant Ceylan, l'Annam, Angkor, le Tonkin, etc. Il y fera des dessins et peintures superbes.

P1130504.JPG

Eléphant de Madura (eau-forte sur parchemin)

Et si vous ne pouvez vous offrir l'une des œuvres présentées, je vous conseille le magnifique ouvrage sur Paul Jouve :

Couv Jouve 1.jpg

"Paul Jouve"- Du 10 avril au 24 mai 2014

Galerie Marcilhac - 8 rue Bonaparte 75006 Paris

+33 1 43 26 47 36 - www.marcilhacgalerie.com

EDITION EN BRONZE DES NOUVEAUX MODELES

$
0
0

 Voici les photos de l'édition en bronze de quelques nouvelles pièces : Le bain des hippopotames (voir : http://www.damiencolcombet.com/archive/2014/01/17/nouvelle-creation-le-bain-des-hippopotames-5273950.html) dont est extrait Hippopotame mâle, et Éléphante d'Asie trompe levée, modèle extrait de la grande scène des Éléphantes d'Asie auzoo. 

DSC00113.JPG

DSC00086.JPG

Le bain des hippopotames - Bronze

37 cm (long) x 17 cm (haut) x 37 cm (prof.)

L'exemplaire 2/8 de ce modèle est visible en ce moment et jusqu'au 15 mai 2014 à la galerie Michel Estades de Lyon

Hippo mâle détouré 2.jpg

 Grand hippopotame mâle - Bronze

30 cm (long) x 16 cm (haut) x 12 cm (prof.)

 

Eléphante d'Asie au zoo trompe levée éclairée.jpg

Éléphante d'Asie trompe levée - Bronze

39 cm (long) x 25 cm (haut) x 13 cm (prof.)


NOUVEAUX LIVRES SUR LES BRONZES ET AUTRES SUJETS

$
0
0

Voici une grosse livraison de livres sur les bronzes, les animaux, les zoos, l'art animalier. Certains sont récents, d'autres plus anciens, a priori tous sont très intéressants mais je n'ai pas encore eu le temps de lire certains d'entre eux, simplement feuilletés.

Commençons par les ouvrages sur le thème des zoos :

Zoo de Paris couv.JPG

La réouverture du zoo de Vincennes, devenu Parc zoologique de Paris, est l'occasion de la sortie d'un très beau livre - on regrettera juste la couverture trop souple - retraçant toute l'histoire de ce beau zoo, créé en 1934 après le succès de celui de l'Exposition coloniale de 1931 (http://www.damiencolcombet.com/archive/2011/02/20/le-zoo-de-vin.html). Ce livre de près de 300 pages est extrêmement riche de documents, plans, photos anciennes ou récentes, affiches, gravures, parfois très amusantes.

Zoo de Paris 3.JPG

"Le Parc zoologique de Paris, des origines à la rénovation" - M.Leclerc-Cassan, D.Pinon, I.Warmoes - Coédition Muséum national d'Histoire naturelle - Editions Somogy - Avril 2014 - 296 p. - 39 €

Couv zoos de Paris.JPG

Ce livre un peu plus ancien porte non seulement sur le zoo de Vincennes mais aussi sur les deux autres zoos de Paris : le Jardin d'acclimatation et la Ménagerie du Jardin des plantes. Il remonte donc bien plus tôt dans l'histoire des animaux sauvages à Paris puisque c'est pendant la Révolution que l'on ouvrit au public des espaces zoologiques. L'historique de la Ménagerie du Muséum est particulièrement intéressant.

Zoos de Paris 1.JPG

"Les zoos de Paris" - JM Derex - Editions Patrimoines Medias - Oct. 2012 - 126 p. - 35 €

Pour faire la liaison avec l'art animalier, voici quelques livres sur l'art et les zoos :

Jardin des Plantes couv.JPG

Redouté, Hubert Robert, Barye, Delacroix, Rosa Bonheur, Gardet, Frémiet, Pompon, Bugatti, Jouve, Sandoz, Gilles Aillaud, Tardi... On ne compte plus les grands artistes inspirés par ce lieu émouvant et un peu désuet de la Ménagerie du Jardin des Plantes. Ce livre en parle très bien, présentant les lieux, les courants artistiques, les grands noms de ceux qui sont venus saisir la courbe d'une panthère, la force d'un lion, le dédain d'un chameau mais aussi les fleurs et plantes du jardin lui-même. Nombreux dessins, gravures et photos.  

Jardin des Plantes 1.JPG

"Les artistes au Jardin des Plantes" - Luc Vezin - Herscher - Avril 1990 - 176 p. (se retrouve chez les bouquinistes ou les sites en ligne).

Statues Museum couv.JPG

Me promenant souvent au Jardin des Plantes, j'ai souvent recherché quelques explications sur les nombreuses sculptures que l'on peut y admirer. Certaines sont bien connues, comme le "Dénicheur d'oursons" de Frémiet, mais d'autres sont moins réputées bien que généralement fort belles, telles ce "Charmeur de serpent" par A.Bougeois (en couverture) ou le "Premier artiste" de Richer, montrant un homme de Cro-magnon taillant s'émerveillant devant le petit mammouth qu'il vient de tailler ou modeler. Ce petit fascicule donne toutes les explications sur chacune de ses statues.

Statues Museum 2.JPG

"Les statues du Jardin des Plantes" - F.Serre - Les Editions du Muséum - Janv. 2011 - 64 p. 12 €

Et maintenant les ouvrages sur la sculpture :

Righetti couv.JPG

La galerie L'Univers du Bronze rue de Penthièvre à Paris est l'un des hauts lieux en France et sans doute dans le monde de la sculpture XIXème. Tenue par MM.Richarme et Poletti, cette galerie magnifique permet de voir "en vrai" les plus beaux et les plus rares bronzes de Barye, Mêne, Frémiet, etc. Plusieurs livres de référence ont été édités par ces experts, notamment le catalogue raisonné des bronzes de Barye et celui des bronzes de Mêne. L'UDB édite également les bronzes d'un sculpteur animalier italien peu connu mais très talentueux, dans un style qui le rapproche un peu de celui de Bugatti : Guido Righetti (1875-1958). Cet ouvrage est le catalogue raisonné de ses oeuvres.

Rhigetti 1.JPG

"Guido Righetti (1875-1958)" - M.Poletti et A.Richarme - UDB - 2007 - 176 p. - 60 €

Labretoigne couv.JPG

Voici un livre absolument remarquable et magnifique. Edité par Guy de Labretoigne, ancien chef des Sports Equestres Militaires et l'un des auteurs du Catalogue raisonné des bronzes de Gaston d'Illiers, il traite du cheval dans la sculpture animalière, de la Belle Epoque aux Années folles. On y retrouve ou on y découvre des dizaines de sculpteurs absolument remarquables, dont on ne comprend pas que certains soient un peu oubliés. On connaît bien d'Illiers, Troubetzkoï, Navellier ou Malissard, un peu moins Cristesco ou le Comte de Ruillé, mais comment des artistes comme Bordeaux-Montrieux, Guiet ou Minvielle ont-ils pu être laissés dans l'ombre ?

Labretoigne 1.JPG

"A nos chevaux et à ceux qui les sculptent !" - G. de Labretoigne - Art-Select - 2014 - 208 p. - 50 € (ce livre est édité en tirage limité et peut être difficile à trouver. S'il vous intéresse, envoyez-moi un mail et je vous donnerai les coordonnées de l'auteur)

Et enfin la peinture et le dessin animaliers :

Van Heerde couv.JPG

J'ai déjà parlé de ce grand artiste qu'est le Hollandais Dick van Heerde à l'occasion de l'exposition de Saint-Mandé, où il présente trois tableaux remarquables. Un petit ouvrage, en anglais et hollandais, présente un grand nombre de ses œuvres, d'un réalisme incroyable.

Van Heerde 2.JPG

"Dick van Heerde - Natuur, olivierf en penselen (nature, oil and brushes)" - Nov. 2010 - 144 p. - Environ 20 €

Clavreul couv.JPG

Et puisque nous parlons des artistes exposant à Saint-Mandé, voici un joli livre agrémenté des dessins de Denis Clavreul. Réalisé lors d'un voyage en Tanzanie il y a quelques années, ce carnet de voyage nous permet de retrouver le parc d'Arusha, le cratère du Ngorongoro, le lac Manyara, le Serengeti et encore bien d'autres lieux de ce beau pays.

Clavreul 2.JPG

"Carnets de Tanzanie - Les pistes du Nord" - Denis Clavreul, G. et Ph. de Grissac - Tanganyika Wildlife Safari - 1995 - 96 p. - Environ 35 €

Enfin, pour terminer, un livre déjà un peu ancien et en anglais mais intéressant qui porte sur Frédéric Remington (1861-1909), dessinateur, peintre et sculpteur américain qui s'est surtout attaché à décrire la "conquête de l'Ouest" avec ses cow-boys, ses soldats et ses indiens. Remington est extrêmement célèbre aux Etats-Unis, l'un de ses bronzes ornant même l'un des salons de la Maison Blanche. Le tome 40 de Lucky Luke, "l'artiste-peintre", décrit le voyage de Remington dans l'Ouest, protégé par L.Luke.

Remington couv.JPG

Ce livre a été édité en grand format (34 cm x 31 cm) et se trouve chez les bouquinistes et les sites internet, à un prix raisonnable.

Remington 3.JPG

"Fredéric Remington" - Peter Hassrick - Co-Edition Abrams & Amon Carter Museum of Western Art - 1973 - 218 p. 

Retrouvez tous ces livres et des dizaines d'autres sur l'album-photo "Les livres"à droite.

L'OURSE ET LES OURSONS

$
0
0

Il y a trois ans, j'ai réalisé un ours blanc debout, que j'ai appelé Alaska en souvenir des immenses fauves d'Ursula Bottcher (voir http://www.damiencolcombet.com/archive/2011/04/14/dix-ours-blancs.html). J'ai décidé récemment d'agrémenter cet ours - et du coup de le... féminiser ! - de deux petits oursons, l'un assis, l'autre sur ses quatre pattes. J'ai trouvé amusant cette petite scène de la mère debout prête à défendre ses jumeaux. 

Ourse et oursons détourés 3.jpg

Les ourses polaires ont généralement un ou deux petits par portée, rarement plus, et mettent bas tous les trois ans environ. Les oursons sont très proches de leur mère, qui doit les nourrir longtemps, d'un lait très riche en matières grasses, mais aussi leur apprendre à chasser, à éviter les dangers de la banquise et à choisir une tanière. L'ourse doit également les défendre contre les mâles, qui errent à la recherche d'une proie et sont sans pitié pour les petits.

Ourse et oursons 2.jpg

Les oursons quittent la tanière où ils sont nés vers trois ou quatre mois - on est loin de la situation des herbivores de la savane, qui doivent savoir galoper et suivre les adultes quelques heures après leur naissance ! - et deviennent réellement indépendants vers trois ans seulement, âge auquel les femelles peuvent se reproduire. Les mâles, eux, sont adultes vers quatre ans.

Ourse et oursons 4.jpg

Ma petite scène de "L'ourse et les oursons" repose sur une plaque de bronze carrée de 15 cm x 15 cm. L'ensemble mesure environ 24 cm de haut.

UN PETIT TOUR A PARIS

$
0
0

Un passage à Paris pour le vernissage de l'exposition "Aurores au Jardin Zoologique" (cf. précédentes notes) peut être l'occasion de visiter quelques belles expositions (voir ci-dessous) mais aussi de se promener au Muséum d'Histoire naturelle et ses divers établissements.

P1130508.JPG

La Grande Galerie de l'évolution, bien sûr, si riche et si spectaculaire.

P1130513.JPG

Siam, l'éléphant d'Asie, que je me souviens avoir vu au zoo de Vincennes. Cet éléphant est né en Asie, a été acheté par le cirque suisse Knie, a tourné dans un film de Pierre Etaix, puis a connu une grande descendance au zoo parisien.

P1130535.JPG

La Ménagerie du Jardin des Plantes, qui risque de souffrir un peu de la réouverture du zoo de Vincennes, alors qu'elle possède un charme certain et possède des animaux intéressants car peu présents dans les zoos : anoa, vigogne, markhor, takin (animal très étonnant), panthère longibande (dite aussi nébuleuse), nilgaut, chèvre des montagnes rocheuses, bharal, etc. 

P1130533.JPG

Comme presque tous les zoos du monde (à l'exception de celui de Lyon...), la Ménagerie du Jardin des Plantes expose des sculptures monumentales très réalistes.

P1130524.JPG

Wallaby portant son petit dans sa poche.

P1130530.JPG

Le beau Caracal

P1130536.JPG

Un énorme taureau d'une famille de bovins sauvages asiatiques : le gaur. Les mâles peuvent atteindre 2,20 m. au garrot et celui du Jardin des Plantes n'en est sûrement pas loin.

P1130538.JPG

L'un des flamants très rouges du zoo.

P1130543.JPG

A deux pas de la Ménagerie, il faut visiter ou revisiter les magnifiques et très nostalgiques galeries de Paléontologie et d'Anatomie comparée. Le nombre de squelettes ici rassemblés est incroyable, des plus petits oiseaux aux immenses mammifères, sans oublier les dinosaures. L'étude de la morphologie de ces animaux est extrêmement utile : on comprend alors l'articulation des hanches, des omoplates, l'emplacement des yeux, la taille des vertèbres, etc. D'ailleurs les grands sculpteurs du XIXème siècle tels Barye et Frémiet attachaient la plus grande importance à l'examen de la constitution osseuse et musculaire de leurs modèles.

P1130544.JPG

Crâne d'hippopotame amphibie.

P1130546.JPG

Crânes d'éléphant.

P1130548.JPG

Certaines reconstitutions en plâtre d'animaux disparus sont dignes de figurer parmi les œuvres d'art.

NOUVELLE CRÉATION : LES ZEBRES DE GRANT

$
0
0

Voici quelques photos d'une nouvelle scène, encore en terre : les zèbres de Grant se battant.

Les zèbres sont des animaux très décoratifs ! Avec leurs rayures impeccables et leur crinière dressée, ils ont belle allure. C'est sans doute d'ailleurs ce que pensent les lions, qui en font l'une de leurs proies favorites.

Zèbres se battant détourés.jpg

Tout le monde a déjà remarqué que les rayures des zèbres n'étaient pas identiques selon les individus : certaines sont larges et assez espacées, d'autres sont fines et nombreuses, d'autres encore couvrent tout le corps de l'animal alors que parfois elles laissent le ventre et les jambes blanches. En réalité, ces différences correspondent à des espèces bien identifiées, qui se mélangent parfois dans les grands troupeaux. D'après leur nombre de chromosomes, le pelage et la forme du crâne, les scientifiques distinguent deux grands ensembles de zèbres ("sous-genres") : Dolichohippus et Hippotigris. Le premier comprend une seule espèce, Equus Grevyi tandis que le second en comprend trois : Equus zebra, Equus harmannae et Equus quagga, celle-ci se subdivisant encore en 6 sous-espèces dont le zèbre de Burchell, le zèbre de Chapman, le zèbre de Grant (ou zèbre de Boehm)et le pauvre quagga éteint au XIXème siècle mais dont on a des photos (ci-dessous). Il n'était rayé que sur la tête et le cou.

Quagga_photo.jpg

Quagga (disparu)

Pour faire simple et sa limiter à l'apparence, il faut retenir que le zèbre de Grévy est le plus grand, qu'il possède des rayures nombreuses, fines et serrées descendant jusqu'aux sabots mais laissant le ventre blanc, de grandes oreilles et une importante rayure noire allant de la crinière à la queue. C'est sans doute le plus élégant.

P1120151.JPG

Zèbre de Grévy

Les rayures du zèbre de Chapmann sont plus larges et entre les bandes noires, on trouve généralement une rayure brune. Il n'est pas rayé sur le ventre et les jambes.

Enfin, les rayures du zèbre de Grant sont très noires, larges, très nettes et le couvrent intégralement, ventre et jambes comprises. C'est aussi le zèbre le plus rond. Il possède des oreilles de taille moyenne, entre celles de l'âne et celles du cheval. En fait, il ressemble plus à un grand poney ou à un âne très dodu qu'à un cheval. C'est ce zèbre que j'ai représenté.

P1090887.JPG

Zèbre de Grant

Les zèbres ne sont pas des animaux placides : ils galopent très vite (jusqu'à 80 km/h lors des pointes de vitesse pour échapper aux prédateurs), sont capables de ruades très puissantes pouvant briser la mâchoire d'une lionne et les étalons se battent volontiers, ruant et se mordant. Les zèbres ne hennissent pas mais "aboient".

Zèbres se battant détourés zoom 2.jpg

Les étalons passent leur temps à rassembler leur harem, composé de femelles enlevées à un autre mâle et de poulains. C'est justement cette scène que j'ai faite ici : harcelée par un mâle, une jument suitée se rebiffe et rue. L'ensemble de la scène mesure environ 40 cm de long. Les animaux seront - forcément - sur un socle fin.

Zèbres se battant détourés zoom.jpg

Je me suis amusé à peindre les rayures de la femelle pour voir ce que cela donnerait ; peut-être le ferai-je également sur les trois animaux en bronze, ce qui devrait prendre un peu de temps...

On a échafaudé beaucoup d'hypothèses sur le rôle des rayures : camouflage, effet stroboscopique compliquant l'identification des proies par les prédateurs, moyen de défense contre la mouche tsé-tsé qui choisit de préférence les grandes surfaces sombres pour se poser.

Enfin, il est bien connu que le zèbre se domestique très difficilement : rétif, inconstant, il est rare qu'on le voit monté ou attelé. Regardez pourtant cet amusante video : http://www.youtube.com/watch?v=hhlOkEpvFgQ

"HISTOIRES DE CŒUR ET D’ÉPÉE" AU MUSÉE DE LYON

$
0
0

Le Musée des Beaux-Arts de Lyon propose jusqu'à fin juillet une belle exposition de dessins, peintures et sculptures sur le thème "Histoires de cœur et d'épée en Europe (1802-1850)".

P1130761.JPG

 "Henri III et le duc de Guise" - Pierre Charles Comte (1823-1895)

Cette exposition s'inscrit dans le cycle "L'invention du passé".  La notice du Musée explique qu'avant le XIXème siècle, les épisodes historiques situés du Moyen-Âge au XVIIème siècle n'étaient guère représentés : on leur préférait l'Antiquité, la mythologie, l'Histoire sainte, le XVIIIème siècle et ses fastes, ou alors les scènes de genre (paysans, auberges, fêtes campagnardes, etc.).

P1130774.JPG

"La reine Elisabeth Ier et Leicester" - WF Yeames (1835-1918)

Lorsque, durant la première moitié du XIXème, les peintres et sculpteurs vont faire des recherches et se passionner pour les représentations historiques, travaillant avec des savants et des historiens, accumulant parfois un grand nombre d'objets anciens - à l'image du peintre lyonnais Pierre Revoil, dont la formidable collection d'armures, mobiliers, tissus, ivoires sera transférée au Louvre - ils vont rencontrer un grand succès. Les écrivains s'intéresseront également à cette période de l'histoire : Walter Scott, Victor Hugo avec "Cromwell", puis Alexandre Dumas avec "Les trois Mousquetaires", par exemple.

P1130747.JPG

 "Henri IV enfant" - François Joseph Bosio (1768-1845)

P1130755.JPG

"Filipo Lippi, esclave à Alger, traçant sur le mur le portrait de son maître"

Pierre Nolasque Bergeret (1782-1863) 

Bien sûr, pour apprécier cette exposition, il faut aimer la peinture XIXème, très romantique, qui peut même parfois sembler un peu mièvre, mais elle est toujours distrayante et reconnaissons à ces artistes un très grand talent : ils savaient peindre et dessiner !

P1130748.JPG

"François Ier armant chevalier son petit-fils François II"

Pierre Révoil (1776-1842)

L'exposition permet d'admirer de nombreuses sculptures, dont deux ont particulièrement attiré mon attention : "Jeanne d'Arc pleurant la mort d'un Anglais", plâtre de Marie de Bourgogne, et le très beau bronze de Barye représentant Charles VI en forêt du Mans, lors de cet épisode fameux qui nous intriguait et faisait un peu peur, enfants, dans nos livres d'histoire : le roi passant à cheval en forêt est arrêté par un gueux qui l'invective. Peu après, le pauvre souverain, de santé mentale fragile, pique une crise de démence, tue quatre de ses soldats qu'il prend pour des assaillants, s'attaque à son frère qui parvient à lui échapper et il finit par se laisser désarmer. La folie du roi s'aggravera plus tard avec l'épisode du Bal des ardents, dont le roi réchappe de justesse. Le bronze présenté à l'exposition est celui acquis par Zoubalov, qui en fit don au Louvre. C'est un sujet très rare.

P1130768.JPG

Deux tableaux superbes sont exposés dans la dernière salle : l'un de Gérôme, l'autre de Laurens. Le premier montre le faste considérable déployé par Louis XIV - on relèvera d'ailleurs que l'on n'est plus tout à fait dans le thème de l'exposition - pour impressionner Condé, l'impression presque écrasante venant notamment du grand escalier en bas duquel s'incline le Prince, comme jugé par le souverain triomphant, sa cour et l'Histoire, représentée par les drapeaux.

P1130778.JPG

"Réception du Grand Condé par Louis XIV" - Jean Léon Gérôme (1824-1904)

Le tableau de Jean-Paul Laurens est, lui, dramatique : deux enfants sont retenus en otages dans une sinistre salle aux murs nus. On imagine la scène : une haute tour, le froid de la pierre, la lourde porte et le bruit des clefs énormes, l'attente pendant que les adultes négocient et discutent ailleurs dans le château, le plus jeune des deux enfants s'endormant finalement la tête appuyée sur les genoux de son grand frère, inquiet.

P1130780.JPG

"Les Otages"- Jean Paul Laurens (1838-1921)

Et s'il fait beau, à l'issue de l'exposition, reposez-vous un moment dans le joli square du Palais Saint-Pierre qui abrite le musée. Il y fait frais et les nombreuses sculptures - dont une étonnante pêche à la pieuvre - vous distrairont.

P1130785.JPG

Histoires de cœur et d'épée en Europe (1802-1850)

Musée des Beaux-Arts de Lyon - Du 19 avril au 21 juillet 2014

Ouvert tous les jours de 10h à 18h sauf mardi et jours fériés. 

Viewing all 370 articles
Browse latest View live