Les rhinocéros sont des animaux fascinants et nul doute qu'hélas la fascination qu'ils exercent sur les hommes risque d'être fatale à ces pachydermes. Le rhinocéros blanc est le plus grand des cinq espèces (blanc, noir, indien, de Java dit aussi de la Sonde, de Sumatra). C'est un monstre : jusqu'à 4 tonnes, 4 mètres de long, 1m90 garrot. La longueur record de la corne a été mesurée en 1898 sur un animal tué en République Sud-africaine : 158 cm !
Sa corpulence fait croire qu'obèse il est quasiment impotent, mais comme l'hippopotame il est en réalité très agile et a des réactions étonnament rapides. Affligé d'une terrible cécité, il se repère à l'ouïe et surtout à l'odorat, ce qui lui joue parfois des tours car il charge un peu à l'aveugle, attaquant parfois termitières et arbustes.
Pour en avoir la preuve, voyez ce petit film trouvé récemment sur internet. Le pauvre phacochère a dû avoir du mal à s'en remettre. Au temps qu'il met à retomber au sol, on imagine la puissance du coup de corne !
J'ai déjà expliqué que la différence entre les deux espèces africaines ne vient pas, malgré leur nom, de la couleur de leur robe mais principalement à la forme de leur lèvre supérieure, le blanc ayant une machoire carrée qui lui sert à brouter les graminées alos que le noir a une lèvre pointue, très préhensile, bien utile pour manger les feuillages.
Dans son "Encyclopédie des animaux de grande chasse", Pierre Fiorenza note que le rhinocéros blanc vit bien en captivité mais que ses cornes se développent alors de façon anarchique. Il est exact que l'on voit souvent ce paisible animal dans nombre de zoos (La Palmyre, Beauval, Touroparc...) mais que parfois ses cornes prennent une curieuse allure : elles se croisent, l'antérieure est dépassé par la postérieure et l'ensemble est alors peu harmonieux.
J'avais déjà fait un rhinocéros blanc il y a quelques années et tous les exemplaires ont rapidement été épuisés, come le rhino noir d'ailleurs. Voici un autre rhino, blanc encore, mais cette fois au galop, chargeant probablement à moins qu'il ne soit en fuite. Il est accompagné de son petit qui galope comme il peut, de façon un peu désordonnée comme le font souvent les jeunes animaux. L'adulte est légèrement penché sur le côté, amorçant un tournant, mais sa tête reste bien horizontale.
Je me suis demandé si je n'avais pas exagéré le contraste entre l'énorme adulte et le petit. Après vérification, il n'en est rien. Le bébé rhino pèse à sa naissance environ 50 kg et ses cornes pointent déjà presque. Il grandira rapidement, mais, à l'image de nombreux petits de la savane, doit déjà suivre sa mère quelques jours après sa naissance.
Lors de son grand safari chasse en Afrique, Théodore Roosevelt raconte qu'il tua un jour un rhinocéros blanc et fit cuisiner sa "bosse", qui est en fait un garrot extraordinairement développé. Il trouva cette chair absolument délicieuse !
Ce rhinocéros sera présenté à l'exposition de novembre-décembre 2011 à Lyon, à la galerie Michel Estades. Bien entendu, l'étai en terre qui sert à soutenir l'arrière-train - et que j'ai réussi à effacer sur certaines photos - n'existera plus sur le bronze.